LIVRES

A WALK IN VENICE, Une réflexion sur l’art et le temps immobile, essai, Éditions Tamam, 2016

Une promenade où on traverse Venise du Dorsoduro jusqu’au Cannareggio, en trois arrêts méditatifs autour de Titien. D’abord sa dernière Pièta à la Galerie de l’Académie, puis L’assomption de la Vierge à la basilique des Frari, enfin Le martyre de saint Laurent à l’église Santa Maria Assunta.

Chemin faisant, Marcel Proust, Thomas Mann, Fredrich Nietzsche, Maurice Blanchot viennent alimenter cette réflexion sur la temporalité singulière à laquelle l’œuvre d’art nous introduit.

« L’œuvre d’art ne nous fait-elle pas entrer dans une sorte de temps immobile, qui se joue des ruptures historiques et qui nous propose une saisie intime du référentiel dans lequel elle s’est déployée ? Que se passe-t-il lorsque j’entre dans la Villa des Mystères à Pompéi ? Lorsque j’écoute un concerto pour flûte de Vivaldi? En pénétrant dans la Villa des Mystères, je me trouve de plain-pied dans le monde romain du IIe siècle avant notre ère, et transporté dans l’expérience des cérémonies dionysiaques. Écoutant Vivaldi, je suis dans l’effervescence tantôt joyeuse, tantôt nostalgique de la Venise du XVIIIe siècle. Mais, en plus d’approcher le référent historial dans lequel ces œuvres se sont déployées, je suis saisi au présent, immédiatement, j’entre dans l’appel de ce que l’œuvre a ouvert et que je ne connais pas encore. »

Disponible à la librairie Port de Tête.

PENSER LA CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE, Le Lacanian Clinical Forum, essai, en collaboration avec Marie Hazan et Michel Peterson, Éditions Liber, 2010

En psychanalyse, les groupes sont innombrables et souvent réunis autour d’une théorie, d’une doctrine, ou d’un chef de file. Parfois ils deviennent des institutions avec leurs règles et leurs contraintes. Le Lacanian Clinical Forum est à cet égard bien particulier: ni institutionnel, ni doctrinaire, il est centré sur la clinique; n’ayant rien de sectaire, il a accueilli au fil des ans les grands noms de la psychanalyse contemporaine mondiale. Né du désir de psychanalystes qui s’intéressaient à la pensée de Lacan et à ses retombées sur la clinique, il a été fondé en 1986 par John Muller, Ess White, William Richardson, Donna Bentolila et François Peraldi.

Le groupe se rencontre deux fois par année, l’une aux États-Unis, l’autre au Canada, et consacre chaque fois une journée entière à la présentation et à la discussion d’un cas. Ces rencontres se déroulent dans un esprit convivial et hospitalier, sans animosité ni concurrence, sans discours du maître. Les textes rassemblés dans cet ouvrage forment une modeste anthologie de la réflexion qui s’est menée et qui se mène toujours au forum. Ils sauront faire sentir le ton, la saveur et l’énergie du travail qui s’y poursuit depuis vingt-cinq ans. Ils permettent en somme de mesurer la contribution de ce regroupement singulier à la réflexion, souvent dispersée, qui nourrit la psychanalyse.

Disponible aux Éditions Liber

ELLE ARRIVE AVEC L’ÉTÉ, récit, Les éditions du Passage, 2009 

Pauline Daigle a quatre-vingt-huit ans. Un âge décent pour mourir, ce qu’elle s’apprête à faire avec une certaine détresse et beaucoup de grâce. Son fils assiste à la dégénérescence rapide de ce cœur aimant, au cataclysme de l’hémoglobine qui chute, de la voix qui casse, de ce corps en débâcle « qui ne tient plus ensemble ». Est-on jamais prêt à mourir ? Peut-on se résoudre à laisser partir les êtres qu’on aime, fussent-ils en fin de course ? Elle arrive avec l’été questionne l’acte de mourir, l’état de deuil, le travail de mémoire dans une langue belle, sensible, finement éclose comme ces fleurs de magnolia qui gardent vivant le souvenir de Pauline.

« C’est un témoignage unique, très personnel, sur ce qu’il y a de plus universel. La mort de la mère. La vieillesse, la maladie, le corps qui dépérit. La mort qui guette.

C’est plus qu’un simple témoignage, en fait. C’est une tentative de s’approprier la mort de la mère, la mort tout court, pour en faire quelque chose de beau. Ce n’est pas triste, c’est lumineux. »
Danielle Laurin, Le Devoir

« C’est d’une grande beauté, d’une grande austérité, très sobre… les mots sont pesés. […] Un très bel objet. Il se laisse sur la table à café. »
Marie-Christine Bernard, Beau temps mauvais temps, SRC/Saguenay-Lac-Saint-Jean

Disponible aux éditions du Passage

Version anglaise sous le titre MY MOTHER, MY LOVE, MY CHILD, translated by the author and Ann Leduc, Amazon KDP, 2025  cliquez ici.

FRANÇOIS PERALDI, VOIX, LEGS, PARCOURS D’UN PSYCHANALYSTE, essai, en collaboration avec Danielle Monast, Éditions Liber, 2005

François Peraldi est mort en 1993, et sa mort prématurée a été suivie par un silence sidéré que, plus de dix ans plus tard, il importait de briser, pour mieux prendre la mesure de ce qu’il nous a transmis.

Analyste, écrivain, enseignant, il a profondément marqué le paysage psychanalytique et intellectuel du Québec, où il a introduit la pensée de Jacques Lacan, et où il a mis sur pied le Réseau des cartels de Montréal et, avec d’autres, le Lacanian Clinical Forum, tout en permettant à plusieurs de se frayer une voie propre. Sa contribution originale et considérable n’a d’ailleurs pas été sans provoquer de nombreuses secousses.

Donnant la parole à ceux qui l’ont côtoyé, cet ouvrage rend hommage au libre penseur qu’était François Peraldi dont la voix unique continue de les habiter, et remet en circulation ce que le psychanalyste a légué, en interrogeant la portée de ses avancées théoriques et en prenant le pouls de ce que sa dissidence a laissé en héritage.

Disponible aux Éditions Liber

RUPTURE, roman, Les Éditions du Désert, 1996

Un premier roman. La fin d’un amour. Après la passion, les blessures. Une issue tragique pour chacun des deux protagonistes.

« La main invisible du désamour joue aux amants de mauvais tours. Rupture est fait du journal alterné des deux protagonistes. L’auteur, quand il se met à débusquer le vrai et le faux des sentiments, ou le fossé qui sépare l’intention d’un mot ou d’un geste et leur résultat, y met beaucoup de pénétration.
Œuvre de romancier, œuvre de clinicien ? Les deux ensemble, car on ne peut départager facilement ce qui ressortit au témoignage et à la littérature. 
»

Réginald Martel, La Presse, 27 avril 1997

(épuisé)